Bruno Di Rosa / Guillaume de Lorris
Le Roman de la Rose
Rennes, Incertain Sens, 2012
dos carré cousu collé
offset noir & blanc et une couleur
[312p.]
19,5 x 13,5 cm
700 ex.
ISBN 978-2-914291-48-4
Le proche et le lointain sont un même instant de l’écriture, rien ne sépare un auteur d’un autre ou, du moins, par le fil de l’écriture ils sont éternellement reliés.
C’est avec cette vision que Bruno Di Rosa, page 135, reprend le fil du Roman de la Rose là où Guillaume de Lorris l’avait laissé. Le passage d’un auteur à l’autre se fait avec connivence et sympathie et les huit cents ans qui les séparent ne sont présents que dans la langue qui, elle, suit les courants et les humeurs des gens.
L’amant aussi a un peu changé, il est sorti de la candeur de l’enfance pour entrer dans la gaucherie de l’adolescence.
“Continuer Le Roman de la Rose à la suite de Guillaume de Lorris, tel est l’objet de ce livre.
Plusieurs s’y sont essayés, dont un, inconnu, s’est efforcé de conclure ce roman en quatre-vingt vers, mais le plus connu, le seul qui soit resté, est Jean de Meung.
Il semble que ce roman invite à être poursuivi car, outre Jean de Meung, Dante, dit-on, avec Il Fiore aurait réécrit ce livre.
Après tout on peut penser que son auteur, plutôt que d’être arrêté par la mort, a laissé ce livre inachevé afin que d’autres s’en emparent et s’amusent, tout comme il l’a fait, avec un sérieux oscillant, à explorer les méandres de l’amour.
Il m’a toujours semblé qu’en écrivant, le temps, au moment même où les mots s’inscrivent, s’évanouit, qu’à cet instant précis tous les écrivains de tous temps sont présents avec moi.
C’est avec ce goût de l’intemporel que je me suis emparé de ce texte et c’est pour rejoindre un camarade, un confrère, un ami que j’ai voulu relever, sinon un défi, du moins le pari de proposer une fin à ce roman ; ce qui, en somme, le relance en notre temps et le remet en lice pour d’éventuels postulants, d’autres comparses qui voudraient eux aussi, en leur temps, nous parler un peu d’amour.”